J 14 - Jeudi 6/4 Les Wuyishan (suite)

Nihao à tous,

Aujourd'hui, réveil matinal en fanfare, à 7h30, pourtant j'aurais volontiers fait une grasse matinée, mais Baozhen est venu tambouriner à ma porte en baragouinant quelque chose.

Après mon capuccino et mes brioches du matin, nous voilà partis, nantis de notre carton de thés, direction la Poste du village. Il est 9h (c'est important pour la suite).

A la Poste, on peut acheter les produits de 1ère nécessité, épicerie de secours, quoi !

Là, après moult discussions, avis des différents employés, concertation des uns et des autres, on remplit un formulaire en 4 exemplaires en chinois et en français, on produit et on enregistre nos pièces d'identité. On doit défaire et refaire notre colis. On cherche un nouveau carton, le nôtre n'étant pas réglementaire. Le 1er est trop petit, le second est trop grand. On revient au 1er carton qu'on agence différemment. L'employée vérifie lettre par lettre et signe par signe le formulaire que l'on a rempli. On pèse le carton. Et là une autre employée revient et nous dit que l'envoi ne peut être fait ici, ils ne font pas d'expéditions internationales.

Il faut aller à la grande ville voisine.
Tout ça nous a pris 1h.

On part pour la gare routière pour prendre le bus pour la ville de WuyiShan.
Arrivés en ville, après quelques détours (on nous a envoyé dans 3 directions différentes).
Même cinéma à la poste, discussions, concertations, études du cas. Je laisse faire Baozhen, il est beaucoup plus patient que moi. J'en profite pour acheter des cartes postales et des enveloppes pour faire quelques envois. En Chine, pratiquement pas de cartes postales et elles sont surtout vendues dans les bureaux de poste.
On refait le colis, le précédent n'étant pas conforme aux envois internationaux. On refait aussi le formulaire, on repèse le colis. Et, oh, merveille, c'est enfin fini. Cela a encore repris une heure. J'en ai marre et il est 11h 30.

Il nous reste maintenant à aller à la gare de trains Nord pour acheter mon billet pour me rendre à Xiamen, sur la côte, dimanche. Un trajet de 530 km que je préfère effectuer en train. Au moins, je ne risque pas d'être jetée à un péage d'autoroute !
On remonte dans un bus, direction le nord de la ville.

On passera devant un tas de grands hôtels, de beaux magasins de thé et je ne regrette pas d'avoir choisi le village de Xingcun comme camp de base plutôt que cette grande ville impersonnelle. D'autant plus qu'elle est beaucoup plus éloignée des entrées de la montagne.

La gare est loin, pratiquement dans la campagne, il nous faudra 1h de bus pour y arriver. C'est une grande gare flambant neuve, au bout d'immenses avenues à 6 voies, pratiquement vides. Un peu comme les représentations que l'on nous fait de la Corée du Nord.
Je partirai dimanche à 16h40, 3h de trajet environ pour 200,50 yuans, soit 28 euros.
Au retour, en route pour, à nouveau, 1h de trajet en bus, on fera un arrêt pour manger une soupe de nouilles avec des petits champignons boules noirs et des rondelles de saucisse fumée pimentée. Baozhen mange comme un chinois, c'est à dire la tête dans son bol, en aspirant ses nouilles brûlantes à grand bruit, les yeux rivés sur son portable.

Retour à l'auberge, il est 13h30, je vais un peu me reposer. D'autant plus que le temps est détestable, le genre de temps chaud et humide que j'ai du mal à supporter. Tout est mou, les vêtements que j'ai lavé ne sèchent pas et, comble de bonheur, mes cheveux frisent.. .. Je déteste.
En route pour aller récupérer mon beau thé vert que j'ai repéré hier. Baozhen, un peu collant, pour moi qui suis indépendante et autonome, s'incruste et me suis.
Ce garçon, qui en fait, pourrait être mon fils ou même mon petit fils, passe son temps avec le peu de touristes qui échouent dans son auberge. Là, je suis seule, donc ça tombe sur moi. Il est très intéressant car il connaît à fond sa région et a à cœur d'emmener ses hôtes partout. Il est sportif, prête du matériel d'escalade et de bivouac, loue des vélos (des Décathlon) et placarde des photos de ses voyages sur les murs de son antre.

Ce qui me convient également, c'est qu'il s'intéresse aux plantes et aux animaux et peut donc répondre à mes questions et surtout, il connaît très bien le thé.
Nous voilà donc partis dans les champs de thé, retrouver mes interlocuteurs d'hier. On nous installe dans une petite pagode de thé dans le jardin, en compagnie d'une professionnelle chinoise venue goûter les productions.

La maître de thé nous fera déguster plusieurs crus et on discutera très longtemps.

J'achèterai un thé rouge Jin Jun Mei, 金骏眉 = Sourcil D'or, une merveille de thé récolté sur des théiers sauvages. Au goût de patate douce et de taro. Et mon fameux thé vert préparé hier. Un superbe grade B. Les 2 en doses de 50g d'un prix assez élevé.
On goûtera également un thé rouge d'un producteur voisin, au goût naturel de mangue.
Il est tard lorsque nous rentrons et les boutiques ferment déjà.

À l'Auberge, Baozhen nous fait préparer un repas léger à la cuisine, on a tellement bu de thés toute l'après midi ! Ce sera un plat de racines de lotus sautées à l'ail et au piment, le riz nous sera apporté directement dans son grand baquet en bois.

Et pour finir, une soupe d'algues et d'effilochée d'œufs. En Chine, la soupe est toujours servie en dernier et sert de boisson.

On dîne sur la terrasse située sur le toit de la maison en écoutant Hotel California et d'autres bonnes choses.
Zaijian, à demain. J'ai prévu d'aller marcher dans la montagne pour voir les 3 théiers antiques de la variété Da Hong Pao.