J 21 - Mercredi 12/4 Xiamen (suite 2) Fort de Huli

Le Fort de Huli, 湖里山炮台

Après une nuit, quand même meilleure que la précédente, je vais préparer mon petit dej dans la cuisine commune de l'auberge, accompagnée par un étudiant chinois qui me gonfle un peu, car j'avais envie d'être tranquille (comme d'habitude ...). Il me parle de Napoléon, de de Gaulle, de politique intérieure et extérieure française et, comme souvent, je me dis qu'en France, on ne connaît pas si bien l'histoire et l'actualité de la Chine !

Puis taxi pour le fort de Huli, au sud de l'île de Xiamen. On longe des plages avec toujours ces gros rochers arrondis, de grès, si prisés pour les photos de mariage par les chinois. La route surplombe la mer, par endroits, construite en hauteur.

Le fort est très touristique, il y a pas mal de monde, mais je suis la seule étrangère. Il faudra donc que je sacrifie aux selfies avec tous ceux qui me le demanderont, mais là aussi, je refuse d'être prise pour une bête curieuse, et quand on voudra me prendre par surprise, je mettrai la main devant mon visage.

Le fort a été construit au XIXe siècle dans l'ancien village de Huli, au sud de l’île, sur une colline. Il est d'entouré d'arbres magnifiques, des grands banians (dont l'un est tellement grand qu'on l'appelle "le banian-forêt" et se trouve, comme toujours en Chine, dans un environnement très fleuri.

Ce site militaire jouait jadis un rôle prépondérant dans la défense de la Chine. Le fort de Huli est parmi les sites historiques les plus célèbres de Xiamen. 

Bâti en 1894, le fort était alors considéré comme l'une des forteresses les plus modernes de l'époque. En témoigne son intéressante architecture, synthèse de la conception européenne et du style des dynasties Ming et Qing. Les fondations du fort se composent d’un mélange de sève de camphrier, de sucre brun liquide, de riz gluant, d’argile et de sable lui permettant de résister aux tirs de canon.

L'édifice servait de commandement central pour les huit forteresses de Xiamen, jouant un rôle essentiel dans la défense de la cité contre les attaques des Japonais en 1900 et 1937.

Il y trônait auparavant une centaine de canons.

On découvre le fameux canon Krupp allemand massif du XIXe siècle qu'abrite le fort, d’une longueur de 14 m et pesant plus de 79 tonnes, acheté pour 60 000 taëls argent de l'époque. Il a une portée de tir approximative de 20 kilomètres. Il est réputé être l'une des plus anciennes et des plus importantes pièces d'armement du XIXeme siècle au monde. 

Bien qu'il n'en reste aujourd'hui qu'un seul, la défense du fort était assurée autrefois par deux de ces énormes canons.

Devant le canon, on peut observer au loin l'île de Jinmen, occupée par Taïwan, mais revendiquée également par la Chine.

Le Musée des reliques et des trésors culturels de Rongguang, qui accueille une passionnante exposition d'armes anciennes et d'artéfacts culturels offerts par Zhang Rongguang, un collectionneur singapourien, vaut également le coup d'œil. On y voit notamment une pierre de 2,3 tonnes provenant de Birmanie, ainsi qu'un canon considéré comme le plus petit du monde : 0,2kilogrammes et 11cm de long.

Au retour, je repars déambuler dans mon petit quartier, un peu bohème et un peu méditerranéen, très cool.

Moment de détente dans un petit parc très fleuri où je découvre un arbre au tronc légèrement épineux, encore sans feuilles et qui produit de magnifiques grosses fleurs rouges. Elles tombent au sol et les gens les ramassent. Je ne trouverai son nom qu'à mon retour, en fouillant sur internet : c'est un fromager. J'apprendrai également que les fleurs séchées font une excellente infusion.

Vous pouvez remarquer, de temps en temps, sur mes photos la présence d'un petit personnage. Il s'agit d'un petit cadeau de mes 2 petits enfants, Justine et Vincent "pour pas que tu t'ennuies de nous, Mamie, pendant ton voyage". J'étais missionnée pour le prendre en photo dans tous les sites où j'allais. Et pour visiter, comme Tintin, le pays du Lotus Bleu, logiquement, il s'est appelé Chang. Je préparerai un article, à la fin de mon blog, sur ses pérégrinations.

Je m'offre une friandise taïwanaise : genre de potion magique mélangeant des fruits coupés en cubes, des graines, des haricots, de l'aloé véra, du jus de fruits et de la glace ... je ne pourrai pas aller jusqu'au bout ... pas terrible. Je me demande ce que les amateurs lui trouvent.

La pluie se remet à tomber, mais, j'ai tout prévu, j'ai mon K Way, donc pas de problème. Je vais rendre visite à Pierre, le poisson-pierre dans son mini-aquarium et à toutes les bestioles qui attendent d'être mangées. Puis, sans complexe vis à vis d'eux, je m'offre une ventrée de crevettes et de cigales de mer sautées à l'ail, au piment à aux cebettes, à tomber !

Retour mouillée, j'en profite pour faire une tite lessive.